Webdesign à la loupe! Le face à face: P&V – Touring
Étiquettes : FAQ, ressources
Louer une voiture peut devenir une véritable épreuve : les conditions du contrat, les couvertures assurées, les options nombreuses et sophistiquées qui font fortement grimper les prix de base, autant de critères à prendre en compte dans son choix… Comment les grands loueurs de voiture pallient-ils au manque d’interactivité immédiate sur le Web ?
Quelle est l’efficacité de leur module de réservation? Avis et Sixt au départ… Le premier pourrait avoir plus de puissance dans le moteur ! Et le second, plus d’options au tableau de bord.
NDLR : Cet article est paru dans le magazine Inside 109 du mois de mai. L’objectif de la présente rubrique est de mettre en évidence certaines faiblesses et certains points forts ponctuels d’une série de sites internet. Il ne s’agit en aucun cas d’une évaluation globale et définitive des sites web.
La page d’accueil de P&V
(prise d’écran effectuée le 6 avril 2009, cliquez dessus pour agrandir)
Appréciation d’ensemble :
Malgré la simplicité graphique de la page d’accueil, on déplore, après un premier balayage de la page, une navigation opaque, une bruyante littérature et un manque d’intuitivité. Il faudrait quelques élagages et une optimisation des labels et de la structure pour remplir l’apparent pari de simplicité du site Web de P&V.
1. Un bandeau d’identité discret.
2. Une navigation fonctionnelle incomplète.
On souhaiterait un raccourci « Qui sommes-nous » ou « A propos » pour accéder directement à la description de l’entreprise (et savoir en quoi ils font de l’assurance « autrement »). Un raccourci vers les pages Newsletter serait conseillé également puisque newsletter, il y a. Enfin, on déplore l’absence d’un Espace Clients, où déclarer un sinistre ou modifier un contrat.
3. Un menu de navigation perfectible.
Hiérarchie et intitulés manquent de cohérence : que recèle la rubrique « P&V à votre service » ? Les labels « « P&V l’entreprise » et « Solutions et produits » ne sont pas orientés « Particulier », 1 des 3 publics du site Web.
Quant à la hiérarchie des menus, il nous semble que « Fondation P&V », « Jobs et « P&V Magazine » ne sont pas à leur place au premier niveau de la navigation supérieure.
4. Une promo et une actu bien en évidence.
Les premiers contenus de la page sont visuels : un long bloc (animé : ce qui dynamise agréablement la page) renvoyant vers une landing page, et un second bloc renvoyant vers une actualité.
Le premier bloc présente une baseline et une titraille claires : l’attractivité est donc garantie. Le bloc de droite a une accroche attirante aussi (surtout en cette période, précisément). Malheureusement, la page de destination ne comporte que 2 liens vers des pdf, sans titre ni description du contenu du document (ni, du reste, mention de la taille des pdf).
5. Des incitants pas toujours très clairs.
Sous la rubrique « P&V à votre service », un classement plus poussé aurait été judicieux. Sous une même liste, l’utilisateur est invité à 2 types d’action : consulter des informations produit ou entrer en contact avec P&V (1er et 3e et 5e raccourcis).
Il aurait été intéressant de distinguer visuellement les 2 types de manière à mieux mettre en valeur les services proposés.
6. Une segmentation des utilisateurs.
Les segments « Particulier », « Indépendant » et « Institutions » (au pluriel, celui-là, contrairement aux 2 autres segments) sont visibles au premier balayage de la page. Mais les micro-contenus de ces blocs (auquel on accède en cliquant sur le visuel) manquent de saillance, de pertinence et de punch.
7. Beaucoup de littérature pour peu d’action.
A part le bloc « P&V à votre service » qui propose des raccourcis directs vers des services, les contenus de la page d’accueil font un peu remplissage.
Sous « Solutions et produits » ce sont les termes « Habitation », « Voiture », « Santé », « Voyage » qui devraient être cliquables. Et non un faible « En savoir plus » ou « Cliquez ici ». Côté référencement naturel, cette page d’accueil est très mal lotie.
8. Pas d’espace client, ni de fonction de recherche?
Sous l’intitulé « P&V à votre service, l’utilisateur trouve des services personnalisés tels que « Déclarez un sinistre » ou « Modifiez un contrat ». On regrette donc l’absence d’un accès direct permanent à « Mon P&V ».
Tout comme on déplore la cruelle absence d’une fonction de recherche, sur un site spécialisé, où l’information est abondante et un certain jargon inévitable.
9. Un pavé « Contactez-nous » en plein centre de l’écran.
Une place (trop) privilégiée pour une action qui n’a rien à voir avec du Web. Si l’intention était de favoriser le contact direct avec l’assureur, nous aurions recommandé une permanence par chat, un lien vers un « Recontactez-moi » dans ce pavé (et non dans la liste des services à gauche) ou encore, puisque l’intitulé du pavé est « P&V vous répond », un lien vers une FAQ.
10. Une Newsletter à laquelle on ne peut s’inscrire dès la page d’accueil.
L’utilisateur doit cliquer sur « cliquez ici » pour accédez à un formulaire d’inscription (lui-même trop long et pas assez intuitif).
Sur cette page de détail Newsletter, aucun exemple d’un numéro ancien n’est livré à l’utilisateur, qui donc ne sait pas à quoi il s’abonne.
La page d’accueil de Touring Assurances
(prise d’écran effectuée le 6 avril 2009, cliquez dessus pour agrandir)
Appréciation d’ensemble :
Un outil pour calculer le coût de son assurance, 3 onglets aux labels super efficaces, 3 incitants à l’action bien distincts, une carte de la Belgique pour trouver son contact le plus proche, … Le site Web de Touring Assurances va à l’essentiel tout en répondant aux besoins des clients. En tout cas, l’assureur tient la promesse de son slogan : économie (de moyens), qualité (d’utilisation) et simplicité (des contenus).
1. Une maquette minimaliste, dont on sent vite le parti-pris : simplicité et économie.
Une charte graphique élémentaire, quelques icones naïves, des gouttières confortables entre les blocs, … Et ça marche !
Du reste, ce choix ne fait que renforcer le slogan dans le bandeau d’identité : « économie, qualité et simplicité ».
2. Un bandeau d’identité clair malgré le double slogan (« Toujours en alerte » et « Economie, qualité et simplicité »).
La navigation fonctionnelle est à sa place et relativement complète (on déplore juste sur le choix inutile de « Sitemap » au lieu de « Plan de site »).
L’Espace Client, accessible via un bouton vert, est judicieusement placé et visible.
On pourrait s’interroger, de manière plus générale, sur le logo de Touring Assurances, qui, contrairement à ce que cela évoque, ne fait pas partie du groupe Touring, mais bien du groupe AXA, comme l’indique l’encart au centre de la page.
3. Un pied de page utile mais graphiquement confus.
« Le footer ne doit pas être un foutoir », dit souvent un de mes collaborateurs. Offrir un accès direct à toute la profondeur du site est un excellent choix stratégique. Malheureusement, le pied de page n’est visible qu’après 1 ou 2 défilements, et sa présentation n’offre pas une parfaite lisibilité.
4. Une navigation principale simplissime et efficace.
Les onglets « Auto », « Moto », « Habitation » ont des labels très clairs et simples, axés Produit. Notons le choix du terme « Auto » et non « Voiture », assez cohérent par rapport au parti-pris général du site.
Pour bétonner la facilité d’utilisation, la page d’accueil figure elle aussi dans la navigation principale. Les 3 autres onglets présentent une navigation de second niveau tout aussi efficace et simple.
5. Une grille confortable pour une information bien organisée.
Toutes les pages présentent le même gabarit : un tronc de 500 pixels pour les contenus dédiés et un tronc de 250 p. pour les contenus transversaux (promos temporaires, offre sans engagement, FAQ, liens utiles, liens rapides, etc.). Simplicité et économie, une fois de plus. Et maximum d’efficacité.
6. Un outil de simulation en place d’honneur.
Idéalement placé en première place dans le tronc de contenu, cet outil dynamique (le passage automatique d’un onglet à l’autre favorise l’utilisation) est plutôt bien foutu.
En matière d’assurances, ce qui intéresse l’utilisateur, c’est le prix que ça lui coûte. Traduit en marketing, cela veut dire que pour convertir un prospect en un client, il faut proposer un outil de simulation intuitif, attractif et convaincant.
Ensuite, lorsque le prospect est sensibilisé, il faut accélérer sa possible conversion : d’où l’accès direct qui leur est donné à leur offre, en dessous du module de simulation.
7. Des contenus axés utilisateur. Des labels simplissimes, des intitulés interactifs et « empathiques »…
On sent que la stratégie éditoriale cible la proximité avec le client, mais certaines failles sont en train de se former. Les intitulés « Simulation d’assurance gratuite et sans engagement », « Touring Assurances, mieux assuré, moins cher », ou encore « Action Spéciale Jeunes – 22 ans » mériteraient d’être reformulés.
Nous proposons « Calculez votre assurance, gratuitement et sans engagement », « Avec Touring Assurances, vous êtes mieux assuré, et moins cher » ou encore « Tu as moins de 22 ans ? Nous t’offrons 30% de réduction sur ta RC Auto. ».
8. 3 incitants à l’action simples et clairs.
On déplorera cependant qu’il n’y ait pas plus d’harmonie au plan graphique (entre le réalisme iconographique du 1er bloc, l’animation naïve du 2e et l’absence de visuel dans le 3e bloc), mais aussi fonctionnel : contrairement aux 2 premiers blocs, le clic sur le 3e renvoie à une nouvelle page du navigateur.
9. Une page d’accueil optimisée pour le référencement : truffée de mots-clés, tous cliquables…
Que demande Google ! Petit bémol : pourquoi certains liens sont en gras, et d’autres pas…
10. Des fonctionnalités manquantes?
Pas d’accès à une newsletter, pas de fonction de recherche sur le contenu. Et pas de favicon… La perfection n’existe pas !
- Cet article est paru dans le magazine Inside Digital Media.
- Le site de P&V assurances.
- Le site de Touring assurances.
Commentaires
Bonjour Muriel,
Toutes critiques (positives ou négatives) ont le mérite de remettre en questions les interfaces et de les faire évoluer. En cela, GENIAL !
Toutefois, je reste perplexe par rapport à ce face à face ! Et à d’autres aussi.
En ce qui me concerne, l’analyse d’un Webdesign n’a de sens que si tu connais l’objectif ou les objectifs du site.
« Beaucoup de littérature et peu d’action », comme tu le dis, peut avoir un sens, celui de diriger le visiteur vers une section spécifique tout en laissant les autres accessibles ou encore les raisons qui motivent (SEO par exemple) un footer foutoir. Privilégier Google (trafic entrant) au 0,7% de visiteurs qui en moyenne (tous footer analysés confondus) l’utilisent a pour moi du sens. Les « faiblesses » de l’interface sont parfois des forces à la vue des chiffres que révèlent les web analytics (WA).
L’analyse des web analytics (KPI) est le seul baromètre confirmant les choix de l’architecture et du webdesign effectués. Les chiffres face à l’instinct 😉
Il est certain que tu ne peux connaître les objectifs du site analysé (parfois les entreprises elles-mêmes l’ignorent, pour d’autres c’est top secret).
Je suis pour cet exercice du face à face, je te propose simplement de rajouter en préambule ou comme élément supplémentaire à ta grille d’analyse : un ou plusieurs objectif(s) commun(s) que tu peux toi-même définir. Comparer une pomme avec une pomme sur base du même pépin ou calibre …
Par contre, ce que j’apprécie avec cet exercice, c’est qu’il peut parfois faire réagir l’entreprise mentionnée et lui faire réaliser que les recommandations qui lui ont été faites à priori étaient à propos … Mais cela c’est un autre débat …
Merci pour cette analyse (que je partage en partie ;-).
Philippe
@ Philippe. Bonjour Philippe, comment vas-tu? Long time no see 😉 Merci pour ton pertinent commentaire. Que j’approuve bien évidemment.
Je devrais sans doute ajouter la mention qui paraît dans le magazine Inside au-dessus de la rubrique: « l’objectif de la présente rubrique est de mettre en évidence certaines faiblesses et certains points forts ponctuels d’une série de sites internet. Il ne s’agit en aucun cas d’une évaluation globale et définitive des sites web ».
Du reste, dans mon intro, j’indique bien ce qui semble être les objectifs ou points communs entre les deux compagnies. Encore une fois, comme en témoignent les articles parus précédemment, ce n’est ici qu’un petit exercice illustré (et limité à la page d’accueil), et non un véritable audit comparatif, bien entendu.