Sale temps pour les nuages!
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Dans sa présentation « Do Real People Really Use Tag Clouds? », Garrick Schmitt fournit des données statistiques sur l’utilisation réelle des nuages de tags par les internautes. Face aux acquis du Web 2.0 , la remise en question invoque l’ergonomie. Engouement plutôt mitigé du côté de l’utilisateur.
Tics en tags…
L’architecture par mots-clés est un des grands acquis du Web 2.0. Selon les observateurs et les concepteurs, ce type de système a vu le jour pour répondre au besoin croissant des internautes d’effectuer des recherches rapides et ciblées. Si c’est ainsi que fonctionnent depuis toujours les moteurs de recherche, d’autres moyens sont apparus pour exploiter les formes de navigation à partir du contenu.
Un de ces moyens, que j’affectionnais pas mal, est le nuage de mots-clés. Dit tagcloud en anglais, le nuage de mots-clés est une représentation visuelle des mots-clés (tags) les plus utilisés sur un site web. Il suffit de cliquer sur un mot du nuage pour accéder aux pages associées à ce mot. Le nuage attribue aux mots les plus cliqués une taille (et une couleur) de police plus grande. Soit dit en passant, ces mots-clés sont classés par ordre alphabétique pour plus de facilité de balayage.
Le principal atout de ce système par rapport à des outils de recherche internes traditionnels est qu’il suggère les termes de recherche aux visiteurs. C’est une façon pour lui de voir en un seul coup d’œil les grands concepts accessibles, et de ne pas passer à côté de ceux-ci à cause d’une formulation différente, et/ou d’un critère trop restrictif.
C’est du moins ce qu’on pensait jusqu’ici… Voyons plutôt les conclusions de l’enquête de Garrick Schmitt.
… du toc !
À première vue, les résultats sont accablants.
- 88% des internautes n’utiliseraient jamais ou rarement les nuages de tags
- 65% ne les utiliseraient jamais
- 68% les trouveraient inutiles
Ces chiffres sont tirés de l’étude « Digital Consumer Behavior Study » menée par Avenue A | Razorfish en juillet 2007 auprès de 475 internautes américains.
Il y a donc un décalage entre l’engouement des concepteurs et l’usage qu’en fait le surfeur moyen.
Folks…quoi?
Certains observateurs avaient déjà tempéré l’accessibilité de ces tags en remettant en cause leur principe théorique : à savoir le principe de la folksonomie. Ce néologisme, constitué à partir des mots « folks » (« gens » en anglais) et « taxonomie » ou « taxinomie », renvoie à la manière dont l’information est organisée au sein d’une communauté on line.
Adulée en ses débuts, comme de nombreuses tendances du Web, la folksonomie a bien dû se confronter aux réalités de son utilisation. Le fait qu’il s’agisse d’un système de classification collaborative et spontanée sous-entendait déjà ceci à l’origine : tout le monde n’emploie pas les mêmes descripteurs.
J’avais apprécié, en son temps, le concept utilisé par Gerry McGovern en lieu et place des mots-clés. Pas de « keywords » dans son discours, mais bien des « careword ». Souvenons-nous:
“Your customers have a small set of words that summarize what they care about. Find those words, and you’re half way to success… When people go to a search engine, are they more likely to type “low fares” or “cheap flights?”
En d’autres mots, McGovern part du principe que les descripteurs utilisés par les internautes ne sont pas ceux que leur attribuent les concepteurs des sites. Mais que pense-t-il des folksonomies ? Croit-il également qu’un utilisateur « a » ne partage pas ses « carewords » avec un utilisateur « b » ou « c ».
Car, apparemment, le discrédit qui pèse sur ce mode de recherche semble lourd. Non seulement ces systèmes seraient aléatoires, mais en plus ils n’auraient pas d’utilité et ne seraient là que pour la décoration. D’aucuns diront : c’est déjà ça!
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