Quand les médias sérieux relaient les sites d’«infaux»
Étiquettes : crédibilité, écriture web, principes rédactionnels
Même les médias sérieux et les journalistes peuvent se faire piéger par les sites de fausses informations. On vous explique pourquoi!
[pullquote]Même si le contenu n’est pas «authentique», il doit être bien écrit tout en respectant les principes fondamentaux du web.[/pullquote]
Détourner l’actualité des médias sérieux
Qui n’est pas partant pour un peu d’humour pour détendre la toile? Rire de l’actualité et la détourner permet justement de la dédramatiser… C’est pas pour rien que les vrais sites de fausses informations rencontrent un tel succès: le Gorafi pastiche du Figaro en France, the Onions aux États-Unis, NordPresse ou Vifexpresse en Belgique…
En France, Le Gorafi se revendique de 900 000 visites mensuelles sur son site d’actualités. Sur sa page Facebook, on compte plus de 900 000 likes. Ce chiffre est-il réel ou est-ce une intox montée de toutes pièces par les créateurs? Cela restera un mystère…
Savoir lire entre les lignes
Mais si de nombreux internautes sceptiques et incrédules ne se laissent pas avoir, il arrive encore souvent que ces articles d’infaux en piègent plus d’un… Et il ne s’agit pas que des internautes!
Des politiques ou même la presse elle-même en a déjà fait les frais.: en 2013 Paris Match ou Yahoo! Québec se sont fait avoir et en 2014 c’était Christine Boutin. Lors d’une interview télé, la présidente d’honneur du Parti Chrétien Démocrate avait repris les propos du Gorafi concernant «la stratégie provisoire d’avancement à potentialité différée du gouvernement». Il s’agissait en l’occurrence d’une formule inventée par le journal satirique, qui a bien fait rire les internautes!
Et quand la toile s’y méprend viralement, ça donne un article relayé plus de 6 millions de fois concernant «un candidat de Fort Boyard oublié dans le fort pendant 7 ans». Incroyable mais vrai ? Eh bien non…
Pourquoi on y croit?
Parce que derrière le Gorafi et les autres sites de fausses infos se cachent de vraies journalistes. Pour détourner l’actualité, il faut la connaître et la suivre de très près.
Et pour relayer ces fausses informations, il faut les rendre plausibles, intéressantes, attrayantes et compréhensibles par tous. Bref, il faut faire un vrai travail de journaliste et de rédacteur. Même si le contenu n’est pas «authentique», il doit être bien écrit tout en respectant les principes fondamentaux du web. Car l’objectif final c’est d’être vu, lu et partagé, non?
Et vous, avez-vous remarqué des articles de faux sites d’infos relayés par des médias sérieux?