La seule faute qu’Apple fait volontairement
Étiquettes : orthographe, ponctuation, typographie
On s’attendrait à ce que les plus grandes marques soignent leur image en respectant scrupuleusement les règles de grammaire et d’orthographe. Et si je vous dis qu’Apple n’en fait qu’à sa tête ?
Vous le verrez dès la page d’accueil du site : la marque ne respecte pas les règles de ponctuation.
La grosse faute
Regardez les titres.
Ce point constitue une faute de ponctuation. C’est bien connu, les titres ne prennent pas de point.
Et ce n’est pas une faute de frappe : le concepteur-rédacteur récidive sur tout le site.
Y compris sur les slogans, les catchlines ou les sous-titres.
Mais pourquoi ?
Parce que cela marque un rythme qui sied bien à Apple et à ses énoncés courts et percutants.
Parce que cela donne un air plus affuté au titre.
Parce que cela plait aux designers, aussi. Ceux avec lesquels je collabore trouvent souvent que ça fonctionne mieux visuellement.
Mais aussi parce que chez Apple, on a le courage d’aller plus loin que la structure traditionnelle titre-sous-titre-paragraphes, avec des gabarits hybrides, au service du propos. C’est particulièrement visible ici :
[pullquote] La pratique sert parfois le style et le storytelling, et, par là, l’image de la marque.[/pullquote]Et ils ne sont pas les seuls
C’est même chez ceux qui sont le plus à la pointe en matière de branding et de stratégie de contenus qu’on rencontre le plus ce point égaré.
Les agences digitales, par exemple, ne s’en privent pas.
Le petit tour de passe-passe s’est déjà propagé dans pas mal de chartes éditoriales et n’est à mon avis pas près de cesser.
Mais au fait, quelles sont les règles officielles de ponctuation des titres ?
Les titres prennent-ils un point ? Non.
Un titre n’est jamais suivi d’un point. Même quand il contient un verbe conjugué ou constitue une phrase verbale complète.
Et les points d’interrogation ou d’exclamation ? Ceux-là sont admis : les signes de ponctuation autres que le point sont présents lorsque le sens l’exige.
Alors peut-on consciemment faire la faute ? On la fera probablement plus allègrement pour les contenus d’une marque de sport que sur un grand site institutionnel. Je ne vois pas de raison de s’en priver si cela s’intègre dans une démarche avant-gardiste sur l’ensemble du site : une UX nickel, un design impeccable, des textes ciselés. Attention, il faudra juste savoir le justifier !