Les médias sociaux seront-ils bientôt des médias tout court?
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Forts d’une audience croissante, les médias sociaux prennent le contrôle du contenu et tendent à devenir des médias à part entière. Avec quelle légitimité?
Facebook, Twitter mais aussi Snapchat et Pinterest… Les plus grands réseaux sociaux cherchent aujourd’hui à contrôler la chaîne de production de l’information.
Traditionnellement, les médias ont toujours opéré indépendamment des réseaux sociaux. De la recherche à la diffusion de l’information en passant par la rédaction, ils supervisaient leurs contenus et leurs ressources. Grâce à leur site, ils pouvaient garder le contrôle sur leur trafic. Cette époque est aujourd’hui révolue.
Les médias sociaux: une source de trafic vers les médias traditionnels
Aujourd’hui, les éditeurs dépendent des plateformes sociales, qui agrègent les contenus et deviennent, pour des millions d’utilisateurs, la première source d’informations. Une force qui change toute la donne. La frontière qui sépare médias et médias sociaux devient de plus en plus fine. Pourquoi? Alyson Shontell, dans Business Insider, retient trois grandes raisons:
- L’engagement: les médias sociaux produisent de plus en plus des contenus originaux, qui captent les utilisateurs plus longtemps que leurs pages.
- Le mobile: ces contenus sont de plus en plus lus sur des supports mobiles. Les réseaux sociaux proposent des formats mieux adaptés à ces contraintes que la majorité des éditeurs de presse.
- L’argent. Pour la première fois, les publicités vidéos numériques ont généré plus de revenus que les publicités dédiées à la télévision. Les médias sociaux apparaissent, une fois de plus, comme un support de diffusion privilégié, rassemblant une (très) large communauté.
Un partenariat avant qu’il ne soit trop tard?
Pour les éditeurs de presse, les médias sociaux représentent des centaines de millions de lecteurs. Mais s’allier avec ces plate-formes commerciales ne signifie t’il pas renoncer à leur sacro sainte indépendance? Comment les médiaux peuvent-ils assurer leur futur s’ils ne génèrent plus de trafic vers leurs propres pages?
Pour l’instant, il existe certes plus d’entreprises en recherche de contenus de qualité que d’entreprises capables d’en produire. Mais pour combien de temps? Comment les médias pourront-ils encore faire valoir leur spécificité, leurs compétences, leur travail?
Commentaires
Article intéressant 🙂
Pour ma part, j’ai l’impression qu’il y a une envie (?) du public de se réapproprier le contenu ; choisir ce qu’on nous dit, comment on nous le dit et qui nous le dit. Peut-être une façon de décrédibiliser les mass media trop orientés dans leurs discours (informations -catastrophes, programmes de détentes douteux, orientation du discours etc.). Si ces derniers cherchent à reprendre la main, ils doivent le faire avec les nouvelles règles du jeu imposées par l’audience et non l’inverse. C’est la magie du web 2.0 et ce n’est peut-être qu’une tendance mais je crois que c’est le défi de la communication de demain. Mais une belle plume restera toujours une belle plume si elle sait adapter son discours.
Vous avez raison, Marie. Le succès d’outils tels Scoop it (dont le slogan est You are the content you publish) et Paper Li (Be a publisher) en est un autre exemple. Merci pour votre analyse!