Les chats sur le web en mode superstars: retour sur la success story féline
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Pourquoi les chats sur le web sont-ils devenus de véritables superstars? Retour sur cette improbable (?) success story.
Le chat ninja, le chat qui parle, les chats mouillés, les chats qui font des selfies et même les chats qui portent des collants… il y en a pour tous les goûts. Après avoir détrôné le chien, star du petit et grand écran, les chats prennent leur revanche sur le web…et ils frappent fort.
Du buzz au véritable concept, voici les 5 commandements du chat qui ont signé la réussite de leur coup d’état sur le web.
1. Le coeur du geek, tu conquerras
Dans les faits, la suprématie des chats dans les volumes de recherches et de partages n’est pas incontestable, même s’il est difficile d’obtenir des chiffres précis. Ce qu’il faut noter en revanche, c’est que le concept du chat s’est nettement imposé sur le web. Au point de créer une « culture du chat ». Le « Lolcat » est notamment devenu un mythe à la popularité telle qu’il est désormais une référence culte.
[pullquote]La vénération de la communauté geek pour les chats, incarnation vivante de leur propre condition, aurait été le facteur déclencheur de l’élévation de ces félins au rang d’idoles du web…[/pullquote]Alors pourquoi ce buzz félin? La domination culturelle du chat sur le web tirerait ses origines de la culture geek dont il est un élément central. Le chat, animal fétiche du geek car ils sont tous deux « cruellement égoïstes, asociaux et poilus « , a été la star de mises en scène jouant sur un anthropomorphisme cultivé sur le mode du second degré. Le concept, d’abord partagé par une communauté restreinte, a ensuite contaminé le reste des internautes au point d’être l’objet d’une véritable mythologisation sur le web.
2. A la conquête d’une communauté négligée, tu partiras
On le sait, le web 2.0 est une affaire de communauté(s). Or, dans le cas des chats, le web offre à une communauté négligée un espace pour s’exprimer. En effet, si les promenades au parc offrent aux propriétaires de chiens l’occasion de s’extasier réciproquement sur leurs compagnons respectifs, les propriétaires de félins eux, n’ont pas cette chance. Le web aurait donc permis à cette communauté frustrée de se fédérer autour de leur compagnon favori. Et forcément, en tant qu’animal sournois doté d’un machiavélisme sans limites, le chat a rapidement compris qu’il avait là une carte à jouer.
Pourquoi cela a-t-il fonctionné?
- L’accessibilité des contenus mettant en scène le chat en font un divertissement facile qui séduit les internautes,
- L’universalité du concept du « Lolcat » a facilité sa diffusion car il ne faut pas de références particulières pour le comprendre. Pas étonnant donc, qu’il ait pris une telle ampleur sur le web.
Concept fédérateur et universel, le chat sur le web associe l’attirance pour l’animal à un média qui permet le partage instantané, facile et accessible. D’où le succès d’un concept que la communauté des internautes au sens large a pu facilement s’approprier…
3. Le narcissisme de l’homme, tu cultiveras
L’anthropomorphisme est la raison d’être des « Lolcats » ainsi que la recette de leur succès. Il s’agit de mettre en scène des chats dans des situations où ils adoptent un comportement ou des attitudes typiquement humain(e)s. La légende, élément indispensable d’un « Lolcat » réussi, renforce ou souligne cette similitude sur le mode humoristique.
On aurait donc trouvé, en mettant en scène le comportement mimétique des chats sur le web, une nouvelle façon de se regarder le nombril. Bluffant.
4. Une fascination historique, tu susciteras
L’origine du succès du chat sur le web remonterait…à l’Egypte ancienne. Non pas parce que les Egyptiens partageaient des papyrus ornementés à l’effigie de leurs chats (encore que), mais parce qu’ils adoraient déjà lesdits chats en tant qu’animaux sacrés, symboles de protection.
Le chat, objet de nombreux mythes, provoque une fascination que le web n’a fait qu’amplifier. Parmi les raisons qui nous poussent à nous extasier devant les chats, la complexité de leur comportement (à tendances parfois schizophréniques, disons-le) rentre grandement en ligne de compte.
Il est d’ailleurs intéressant de noter que le mode de la dérision prend le pas sur le concept du « cute cat ». Le chat est mis en scène dans des postures humaines qui soulignent des traits de caractères peu valorisants: sournoiserie, narcissisme, prétention… Le mythe du chat se construit donc sur le mode de la dérision en jouant sur la désacralisation de l’animal par la caricature.
5. L’enthousiasme des foules, tu déclencheras
Pour la petite histoire, tout commence en 2000, quand 2 blogueurs politiques (manifestement débordés) se mettent à poster des photos de leurs chats tous les vendredis. La légende raconte que les chats étaient le seul et unique sujet sur lequel les 2 hommes pouvaient se mettre d’accord.
5 ans plus tard, les geeks s’emparent de l’affaire et le concept de « Caturday« fait son entrée sur la scène du web. Le principe? Poster des photos ou GIF de chats avec une légende humoristique. Le concept fait mouche et gagne le grand public avec l’apparition du blog Icanhascheezburger.com. Avec plus de 16 millions de visiteurs par mois, c’est le début de la grande conquête féline du web… Ajoutez une pincée de 4chan qui s’est empressé de saisir l’occasion pour ajouter son grain de sel et le tour est joué.
Sources :
Les chats ne sont pas les rois de l’internet
Décryptage : pourquoi les chats ont tant de succès sur le web ?
Comment les chats ont pris le contrôle d’internet ?