Le Goodvertising selon Thomas Kolster
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Goodvertising, c’est le concept développé par Thomas Kolster. Voici son interview où il nous explique sa vision de la bonne publicité.
[pullquote]«J’ai réalisé que dans les entreprises de communication, il y a un manque par rapport au partage de compétences et d’idées.»[/pullquote]
Thomas Kolster est un acteur du monde publicitaire. Il était un des 8 orateurs lors de l’UBA Trends Day et nous a accordé une interview. Auteur du livre «Goodvertising», il a pour but de développer une communication durable et pleine de sens. Il a toujours été attiré par le travail sans but lucratif et engagé. Mais c’est lors de sa présence à la COP 21 à Copenhague qu’il a entendu pour la première fois des entreprises aborder des sujets «neufs». Des sujets dont les compagnies ne parlent pas d’habitude comme l’environnement ou les problèmes de société.
C’est là tout le fondement de sa vision et de son livre: ces nouveaux sujets intéressants pour les entreprises doivent devenir la base de leur communication. Elles doivent commencer à faire quelque chose par rapport à ces situations et utiliser leur authenticité au lieu de participer au problème.
Goodvertising, de la «bonne» publicité
Thomas Kolster a intitulé son livre «Goodvertising» dans l’optique de faire des bonnes choses avec la publicité. «Le green marketing ou le durable sont des notions qui font peur aujourd’hui. Je voulais un mot plus populaire et que le terme « marketing » soit secondaire. J’ai choisi un nom un peu provocant aussi».
La publicité devrait parler des sujets de société et de choses importantes et proposer des solutions. «Il s’agit plus d’un service et de l’expérience du consommateur que de marketing à proprement parler» ajoute Thomas.
Authenticité et partage, nouveau mode de communication
Pour Thomas, la communication de demain dépasse la stratégie de contenu. Il évoque une «Genuine brain strategy» que l’on pourrait traduire par une stratégie d’authenticité.
De nombreuses entreprises prétendent être «vertes» ou équitables. Mais elles essaient aussi d’avoir un «business durable» et donc toujours de faire du profit. Or, les consommateurs deviennent de plus en plus critiques. «À mon sens, uniquement se concentrer sur le marketing ne fonctionne plus; un nouveau marketing est en train de se mettre en place, avec plus de transparence et de partage.»
Le droit de recycler, le futur de la publicité
Thomas Kolster est également à l’initiative d’une nouvelle plateforme de partage d’idées et de contenu «wheregoodgrows.com». Il s’attache à développer des licences donnant droit à réutiliser les contenus des autres. «J’ai réalisé que dans les entreprises de communication, il y a un manque par rapport au partage de compétences et d’idées.»
Thomas ajoute: «Les entreprises sont tellement obsédées par inventer de nouvelles choses et de nouvelles solutions de communication. Alors qu’une étude montre qu’en marketing, les gens oublient après 4 ans. On pourrait donc réutiliser le même contenu 5 ans plus tard dans le même marché ! Mais si vous voyez un très bon contenu créé par une autre entreprise, c’est inhabituel de la contacter pour lui demander si on peut réutiliser son produit. Dans ce monde, les entreprises ne sont pas habituées à utiliser des licences, à partager leurs produits ou idées car elles veulent toujours innover. Alors que parfois, c’est intéressant de se focaliser sur ce qui a marché».
En termes de recyclage, pour les entreprises c’est courant de partager des choses qui ne sont pas compétitives, comme une salle de réunion ou des locaux. Mais tout le monde aurait à gagner à partager des choses qui comptent réellement, notamment pour économiser l’attention des internautes et consommateurs!
Quel futur pour la publicité?
Pour lui, on doit préparer la société pour développer ce climat de partage. «Je pense qu’une fois qu’on aura compris le réel impact de tout ça et la manière de le mesurer, on pourra développer des choses vraiment authentiques. Il ne s’agit pas de gagner une récompense ou beaucoup d’argent. C’est notamment le vrai challenge des agences de communication aujourd’hui».
S’il devait donner un seul conseil aux agences de communication? «Ce serait le même que je donne à mes clients: déterminez un vrai but à votre mission. Car «We are people business», c’est-à-dire nous faisons un métier pour les gens et par les gens».
Et vous, le Goodvertising, ça vous inspire?
Merci à Thomas pour cette interview très inspirante!
Thomas Kolster – @thomaskolster -a débuté en tant que copywriter à 21 ans et est passé par plusieurs agences puis a fondé sa propre agence il y a 8 ans. Il est devenu un orateur récurrent dans le monde de la publicité et de la communication. Il fait des ateliers, écrit des articles pour « The Guardian » notamment et travaille sur son deuxième livre. Il a toujours sa propre entreprise et travaille avec des clients. Mais aujourd’hui, il a certains critères pour choisir ses clients : Thomas Kolster cherche des entreprises qui défendent des objectifs élevés et des idées qu’il partage.
Crédits photo: Belga