Le contenu mobile, anti-ergonomique par essence?
Étiquettes : expérience utilisateur, formats éditoriaux, mobile, stratégie éditoriale
Le mobile devient un outil média du quotidien. Normal : le dispositif est parfaitement adéquat en termes d’ubiquité, de personnalisation, de portabilité, de multifonctionnalité et d’interconnectivité.
Pourtant, a priori, sans souris et sans clavier digne de ce nom, on se demande si ergonomie rimera jamais avec internet mobile.
L’art de la répétition?
À ce jour, la majorité des sites accessibles via le mobile n’ont pas été conçus pour. Ils ne proposent dès lors pas une architecture et un fonctionnement adapté. Pourtant, les mobinautes, de plus en plus nombreux, sont accros et en redemandent. En France, l’Internet mobile, consommé en complément d’autres médias plus traditionnels, est devenu le 3e usage quotidien après le téléphone et l’échange de SMS.
- 56% des Français possèdent un mobile avec connexion à Internet, 23% se connectent au moins une fois par semaine à l’internet via leur mobile.
- 84% des détenteurs d’un Smartphone ont au moins une application (Facebook en tête).
- 55% des internautes mobinautes français utilisent des services de géo-localisation.
- La France compte 2 x plus de mobinautes quotidiens qu’à la même période l’an dernier.
- Le mobinaute consulte environ 3 sites mobiles par jour.
Les freins à l’ergonomie du mobile
Quels sont les principaux obstacles à l’ergonomie des interfaces mobile ?
- la taille de l’écran, en premier lieu ;
- l’impossibilité de cliquer au sens propre – le doigt ou le stylet remplacent la souris et le « vrai » clavier ;
- l’accès plus difficile aux hyperliens et aux boutons ;
- le défilement laborieux les menus déroulants ;
- Tout prend plus de temps : les temps de chargement sont tellement plus lents que sur le filaire, même avec le 3G ;
- Les risques d’erreur sont plus nombreux que sur un grand écran, surtout à cause de l’inadéquation des interfaces…
À éviter, à faire…
- Des pages lourdes – Limitez vos pages à 20 kilobytes max.
- Des contenus non textuels sans alternative – Prévoyez des textes alternatifs adéquats pour tous vos contenus non textuels (images, cartes de géolocalisation, animations et autres GIF, applets, fichiers audio, etc.) ;
- Du Flash – Évitez le Flash : la plupart des mobiles ne le supportent pas.
- Les cookies – la plupart des mobiles ne supportent pas les cookies.
- Les tableaux – la taille de l’écran se prête très mal à une présentation en tableau. Et certains mobiles ne supportent pas ce rendu.
- Les mesures absolues – ne définissez pas des tailles absolues pour vos objets (en millimètres, pixels ou pouces). Un visuel de 100 px de large sera vraisemblablement réduit de moitié sur un écran mobile. Utilisez plutôt les mesures relatives (ems et pourcentages).
- Les formulaires – C’est l’une des tâches les plus laborieuses sur les sites mobiles : remplir les formulaires. La saisie est maladroite, les menus déroulants pénibles. Contentez-vous de formulaires hyper courts et reportez-vous sur d’autres moyens et d’autres médias pour récolter des données.
- Un contenu « sous réserve » – Évitez au maximum que le mobinaute doive préciser sa langue, son affichage, son menu, etc. pour obtenir un premier contenu. Déterminez a priori l’affichage du contenu essentiel.
Sites dédiés : satisfaction assurée ?
Des études montrent, en revanche, que lorsqu’une interface a été conçue correctement et spécialement pour les terminaux mobiles, elle a plus de chance de contribuer à une bonne expérience utilisateur.
Selon Nielsen, le taux de réussite dans les tests s’élèvent à 64% sur l’interface mobile contre 53% sur le site «complet». Conclusion? Une fois de plus, en adaptant les aspects formels et fonctionnels à l’interface, l’éditeur du site a toutes les chances de rencontrer les besoins de son audience. Pour autant, bien évidemment qu’il adapte sa stratégie éditoriale. Ce sera le propos de notre prochain article…
Commentaires
A priori… car on peut voir qu’un enfant comprend très vite le fonctionnement d’une application sur écran tactile (iPhone par exemple). Et pour avoir étudié de nombreux sites mobiles et applications, je constate que l’ergonomie est un point qui peut être pris en compte de manière très pertinente par certains concepteurs et complètement occultée par d’autres ! A suivre en tout cas, je n’ai vu aucune recommandation ergonomique pour l’instant sur le mobile, seulement constaté de bonnes pratiques.
Merci Caroline pour votre commentaire. La réalité que vous pointez du doigt est commune à tout le Web, mobile ou pas : certains se soucient de l’utilisateur final, de l’utilité des interfaces et de leur utilisabilité ; d’autres misent surtout sur le design, la prouesse technologique, entre autres.
Par contre, les recommandations commencent bel et bien à prendre forme, pour le Web mobile, également. Le W3C, par exemple, y consacre tout un groupe de travail.
http://www.w3.org/Mobile/
Bonne continuation,
Muriel