Le blogueur écrivain – Hugo Poliart
Hugo Poliart est un professionnel du web, spécialiste en communication digitale et blogueur célèbre, jusqu’au jour où il quitte tout pour écrire un roman.
La veille de la sortie du son premier roman, « Superflus », Hugo Poliart, répond à 7 questions essentielles.
EPW: Cher Hugo Poliart, 13lignes.be était un blog connu et réputé. Vous aviez un public qui suivait assidûment vos publications. De nombreux partages et commentaires sur votre page Facebook. Pourquoi avez-vous décidé de tout arrêter?
HUGO: 13lignes a été un bol d’air frais pendant sept ans. Je rédigeais à mes heures perdues. Je me suis bien amusé, mais vous connaissez la théorie des cycles, à un moment donné, il faut passer à autre chose.
EPW: Et votre job dans tout ça?
HUGO: Mon job maintenant, c’est d’écrire. Bien sûr, je retournerai peut-être un jour dans une entreprise privée ou publique comme avant, donner des conseils en communication. Si possible dans un endroit où on gagne sa vie, car depuis six mois, je suis sur mes réserves. On verra où tout cela me mène. Cela dit, le bonheur est moins cher qu’on le croit. Et parfois, la parenthèse ne se referme jamais…
EPW: Au niveau de l’écriture, vous passez d’un format court, 13 lignes, à un roman. Comment avez-vous réussi cette transformation?
HUGO: C’était le défi. Depuis tout petit, on me dit que j’écris facilement, mais toujours des textes courts. Quand j’ai tout quitté en avril pour écrire un roman, je n’avais aucune certitude de pouvoir y arriver. Je suis parti deux mois seul dans un pays où je ne connaissais personne. Pour me mettre dans la peau du personnage principal, mais aussi pour me déconnecter. Vous ne pouvez pas imaginer comme on devient productif quand on déconnecte son smartphone. J’ai beaucoup douté, mais il y a eu un moment où le roman est apparu devant moi comme par magie.
EPW: Est-ce que votre réputation de blogueur vous a aidé ou plutôt desservi dans votre recherche d’un éditeur?
HUGO: Probablement oui, cela s’est fait très vite. En deux semaines! Et trois jours plus tard, la RTBF (télévision belge) me contactait pour en parler en radio à la suite d’une publication sur Facebook. Donc, oui ça aide beaucoup.
EPW: Vous publiez encore de temps en temps sur un nouveau blog. Il s’appelle ‘Dans un Carnet’. Vous y postez des photos de votre carnet de notes où vous y écrivez une phrase. Ne vous sentez-vous pas trop à l’étroit dans ce format ultra-court?
HUGO: C’est plutôt le contraire. Je me sens beaucoup plus libre. L’écriture manuscrite impose une réflexion plus longue. C’est une nouvelle contrainte, comme celle des 13 lignes, et la contrainte, c’est la clé de la créativité. Cela dit, sur Twitter, je peux dépasser les 140 caractères avec mon carnet!
EPW: Et sinon, après cette Digital Detox, vous tenez le coup?
HUGO: Les médias sociaux sont une drogue. Comme le café. Après une certaine heure, il faut arrêter d’en boire si on veut bien dormir.
EPW: Je me suis laissé dire que vous aviez un second livre en préparation, je me trompe ? Pouvez-vous nous en dire un peu plus?
HUGO: Oui, la première version est terminée. Il s’appelle « Lulo », comme le fruit colombien. Je peux juste dire qu’il sera très différent du premier, beaucoup plus décalé.
En attendant ce second roman de Hugo Poliart, nous ne manquerons pas de lire le premier intitulé ‘Superflus’ et édité par Academia. Nous lui souhaitons beaucoup de succès.
Et vous, vous quitteriez tout pour écrire un roman?