Écrire dans la langue de Molière
Étiquettes : Communication Web, écriture web
Langue officielle de 29 pays, 220 millions de locuteurs qui la parlent dans le monde, la langue française et ses subtilités.
Dialectique psychédélique
Déjà six éditions du Dictionnaire des difficultés de la langue française (chez De Boeck). Un si grand nombre de francophones à parler une même langue n’est pas sans conséquence. Résultat : la naissance de particularités dialectiques, une expression bien compliquée pour dire que nous parlons le français chacun à notre manière.
Notre culture s’imprime dans les mots pour leur donner toutes leurs couleurs et leurs nuances. À chaque pays ou région ses petites expressions.
[pullquote]« Tout ce qui n’est pas prose est vers et tout ce qui n’est point vers est prose » Molière[/pullquote]Exercice idiomatique en Belgique
Ce matin, j’arrive au bureau, pas de place pour me parquer. Et en plus, il drache. Une réunion : toujours prête avec mon bic, mon crayon, ma latte et mon Tipex ! Un coup de téléphone de maman : « je n’ai pas trop le temps mais je te dis quoi tantôt. »
Déjà l’heure des courses : je fais la file comme tous le monde. Je suis polie, alors je dis s’il vous plait en tendant ma monnaie. Côté cuisine : ne mélangeons pas les essuies et les serviettes sans même parler des loques. La soirée de tonton Roger s’éternise, j’ai mauvais, je filerai bien en stoemmelings.
Une traduction s’impose pour soigner notre prose
Ce matin, j’arrive au bureau, plus une seule place pour me garer. Et cerise sur le gâteau, il pleut des cordes. Une réunion : toujours prête avec mon stylo, mon crayon à papier, ma règle et mon Blanco. Un coup de téléphone de maman : « je n’ai pas trop le temps je t’expliquerai ça tout à l’heure.»
C’est l’heure des courses : je fais la queue comme tout le monde. Je dis juste merci à la vendeuse parce qu’elle m’a fait un beau sourire en me rendant ma monnaie. Côté cuisine : ne mélangeons pas les torchons, les serviettes sans même parler des chiffons. La soirée de tonton Roger s’éternise, j’en ai ras la casquette, je filerai bien en douce.
Rédiger en bon français
Rédiger en bon « français de France » sur le Web, ce n’est pas la panacée! Les accents culturels sont ancrés en nous et nous ne les percevons pas. Et oui, parfois il est nécessaire de faire appel à des traducteurs même pour notre langue maternelle. En 2060, nous serons un milliard de francophones sur terre, de quoi faire la part belle à toutes les expressions culturelles.
Et vous, quelles sont vos particularités dialectiques ?
Commentaires
Bonjour, super article, Français habitant Bruxelles depuis 5 ans, je m’amuse (pas toujours en fait) de ces petites particularités.
Juste une remarque, une loque c’est une serpillère.
Le chiffons c’est pour faire la poussière par exemple, ou pour cirer les chaussures. C’est généralement un vieux bout de tissue, vetement, drap, etc. recyclé avant d’être jeté.
Bonjour, merci pour le compliment.
Française aussi et habitant ici depuis 4 ans, je m’amuse encore de ses petites expressions et parfois j’ai même des doutes sur mon propre français. On s’acclimate vite !
Concernant la loque, il me semble tout de même que c’est un chiffon. Le dictionnaire de la langue français va aussi dans ce sens http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/loque/.
Hum, la définition que tu montres semble être la définition française de loque. Ici (ma femme, mes amies, appellent loque ce que moi j’appelle serpière).
Maintenant, d’un endroit à l’autre en Belgique ils n’emploient pas les mêmes mots pour les mêmes choses (ça aussi ça pourrait faire un article, tu veux une chique 😉
Et oui, les mots et expressions varient d’une région à l’autre, sans parler des expressions flamandes ou euh néerlandaises…
Excellent cet article : criant de vérité sur les subtilités de la langue française partout dans le monde.
Surtout qu’en plus, comme indiqué ici, les subtilités se font d’une région à une autre, comme par exemple un crayon de bois et un crayon à papier, un sac ou une poche, … Les exemples sont multiples.
Merci Daniel pour ce commentaire qui prolonge la discussion. J’avais presque oublié ce bon vieux crayon de bois.
Entendu dans les couloirs d’une des institutions européennes (dixit la jeune femme chargée de nettoyer mon bureau) : « Bonjour, je peux venir torchonner ? » … J’ai découvert qu’il s’agissait, du côté du quartier Schumann, de ce que de l’autre côté du Quiévrain on appelle communément « passer la serpillière »
Entendu également dans le Brabant wallon (à l’heure du déjeuner) : « On se fait une crasse ? »
Merci pour ce commentaire Marie-Louise, un peu de bonne humeur le lundi matin c’est toujours agréable! La Belgique est pleine de surprises.