Le vu et le lu (2)
Étiquettes : lisibilité
Après m’être étendue sur notre mode de lecture tout court, je reviens brièvement sur notre comportement de lecture à l’écran. Pour rappel, ce billet fait suite, en ricochet, à un article de Slate, que Jean-Marc Hardy et Denis Balencourt.
On ne lit pas, on balaie les pages
J’ai constaté, en préparant cet article, que j’ai déjà consacré un bon nombre de billets aux contraintes formelles de l’écriture pour le Web, dues, notamment au fait que le support de lecture est un écran d’ordinateur. Un des derniers en date m’avait été inspiré par une bonne vieille référence de l’ergonomie Web : le réputé « Don’t make me think » de Steve Krug. Qu’avais-je épinglé ? Que, précisément, on ne lit pas les pages Web, mais qu’on les scanne, on les balaie. Pourquoi ? Parce que généralement:
- Nous sommes pressés.
- Nous n’éprouvons pas le besoin de lire tout le contenu de la page.
- Notre œil est un excellent « scanner.
En images…
Je vous propose d’illustrer l’importance du visuel dans le contenu web par quelques captures d’écran. Ces exemples sont issus d’une mission de coaching pour un client. Ma tâche consiste à accompagner et former les rédacteurs amenés à revoir le contenu de leur intranet.
Soyez direct et concis
Mon conseil : écrivez comme pense votre utilisateur : en termes d’informations (qui, quoi, pourquoi, comment, etc.). Qu’est-ce que cette assurance, pour qui a-t-elle été conçue, sous quelles conditions, etc.
Tenez compte du balayage dans la présentation de votre contenu: donnez de la saillance aux mots importants.
Structurez votre contenu
Mon conseil : en organisant logiquement votre contenu, vous écrivez comme votre utilisateur pense. Utilisez des titres, des sous-titres et des listes pour donner cette structure. Vous facilitez le balayage.
Le tableau, contenu visuel par excellence
Mon conseil: Soyez toujours visuel quand vous rédigez pour le Web. Aux mots, préférez les chiffres, les signes et symboles universels quand vous le pouvez. Exemples:
- Ecrivez les chiffres en chiffres et non en lettres
- Préférez les V et les X au oui et au non
- Evitez les répétitions.
Sources
- New eyetrack research can help online editors (article EN)
- How do we use the Web (article EN, Steve Krug, Don’t make me think)
- How we read online (l’article de Slate, qui a instigué ce billet)
- Les conseils de Jakob Nielsen (sur son terrible site Useit.com)
- Le vu et le lu (1)
- Mon billet précédent sur Steve Krug et « Comment ne lit-on pas sur le Web »
- Retrouvez l’image sur Flickr
Commentaires
Salut Muriel.
J’aime beaucoup la démonstration en mode AVANT / APRES / TRANSFORMATION.
Je proposerais de jouer aussi sur la couleur : les V en vert et les X en rouge dans le tableau.
Bonne journée,
J-Marc
Billet fort intéressant. Je tente de pratiquer cela au quotidien, y compris sur les forums.
Par contre l’interprétation des X et V ne me semble pas immédiate : face au tableau ci-dessus j’ai un doute sur la manière de le lire. Des croix rouges et des virgules vertes seraient sans doute plus explicites.
Les grands esprits se rencontrent! Le commentaire de Jean-Marc vient seulement d’apparaitre.
Quand le contenu est confronté aux contraintes du design et de la technique…
@ Jean-Marc & Cedric : je suis bien d’accord que le vert et le rouge ici apporteraient une compréhension supplémentaire. Toutefois n’oublions pas que, dans la pratique, les CMS sont associés à des styles bien définis et délimités (fort heureusement). Il se peut donc que ces usages ne soient pas permis aux rédacteurs. Ce qui est le cas dans l’exemple repris ci-dessus.
Les styles fournis au rédacteur ne comprennent pas une palette de couleurs pour les fontes…