Articulations logiques: prescrites ou proscrites sur le Web?
Étiquettes : accessibilité, conseil éditorial, écriture web, lisibilité, principes rédactionnels
Les articulations logiques sont des mots de liaison, qui guident le lecteur dans la structure logique d’un texte. Pour ou contre dans l’écrit Web?
Les articulations logiques, dites aussi connecteurs logiques, établissent un lien logique ou chronologique entre deux propositions ou paragraphes.
[pullquote]Certaines liaisons – la ponctuation, le jeu des temps verbaux – sont implicites: le lecteur doit les deviner. Une articulation logique est explicite. Donc prescrite pour maximiser la perception de l’information à l’écran.[/pullquote]On parle de relations logiques explicites entre les phrases ou les unités d’information. Inversement, certaines liaisons sont implicites parce que fournies par des indices que le lecteur doit identifier: ponctuation, association de temps verbaux, etc.
Le rôle des articulations logiques dans un texte
Oui, donc les articulations logiques sont importantes dans un texte écrit pour l’écran. Parce que leur rôle est de participer à la clarté du message délivré. Elles contribuent à la structure du discours.
Ces mots ou expressions, issus de différentes classes grammaticales, agissent comme des connecteurs logiques entre les idées de l’auteur.
Ils indiquent un rapport de sens entre les différents arguments proposés. Pour le lecteur, ces articulations agissent comme des balises sur une carte ou sur un plan. Cela évoque le concept de wayfinding ou signalisation, dont nous avons déjà parlé également.
Un éventail de relations logiques pour plus d’attention
Les articulations logiques créent un chemin, celui du raisonnement, qui sous-tend la trame du propos. Elles soutiennent l’attention mais permettent en outre de traduire d’infimes nuances d’opinion, de fines relations de causes à effets, ou encore de subtiles oppositions sous-jacentes.
Autrement dit, ces connecteurs logiques participent, au même titre que les intertitres, par exemple, à l’ossature d’un texte, mais dans une dimension plus profonde. Ils font avancer le propos dans un sens précis, annonçant la position du rédacteur, en début de phrase, en entrée de paragraphe ou de section. Ce qui est en parfaite adéquation avec le chemin de lecture en F (dit aussi F pattern, également abordé dans ce blog).
Comment se présentent les connecteurs logiques d’un texte
Marqueurs de progression, d’ajout ou addition, d’illustration ou de synthèse, les connecteurs expriment la cause, la conséquence, le but et l’intention, la condition, la concession et l’opposition. Ils peuvent être
- des groupes nominaux associés à des prépositions, comme dans les expressions « En raison de » et « Grâce à »
- des conjonctions de coordination, comme « mais, or, ni, car »
- des conjonctions de subordination comme « Bien que, quoi que, tandis que, parce que, ou encore étant donné que ».
- des adverbes et locutions verbales, dont les plus fréquemment utilisés sont: « premièrement, deuxièmement, ensuite, quant à, en revanche, cependant, pourtant, néanmoins »
Comment choisir les articulations logiques de son texte
Quand on rédige un texte argumentatif, le choix des connecteurs logiques dépend de l’émotion qu’on souhaite exprimer, et de l’intensité avec laquelle on veut insister sur la relation entre les éléments. Des termes comme « au contraire », « par contre », « inversement » n’ont pas la même portée bien qu’ils évoquent tous les 3 une opposition.
Pareil pour les adverbes et conjonctions qui indiquent l’origine d’un évènement comme « en raison de, à cause de, suite à » ou la fin de l’histoire pour « en conclusion », « par conséquent », « donc », « si bien que ».
Pour rédiger un descriptif de produits, on utilisera des articulations à vocation comparative voire différenciante, « comme, comparativement, autant que, par rapport à ».
En conclusion, les connecteurs logiques ont un atout majeur: faciliter la compréhension du texte. Sur des supports-écrans où l’attention et le taux de concentration sont plus fragiles, c’est un énorme bénéfice pour le rédacteur.